Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chine

  • La découverte d'un satellite astronomique sino-français offre un aperçu de l'univers primitif

    chine,europe,technologies,satellites,coopération,science

    Un satellite astronomique développé conjointement par la Chine et la France a détecté un sursaut gamma (sursaut de rayons gamma : SRG) datant de 13 milliards d'années, provenant probablement de l'effondrement d'une étoile primitive formant un trou noir ou une étoile à neutrons. Cette découverte offre à l'humanité un aperçu des premières heures de l'univers.

    La découverte faite par l'appareil de Surveillance spatiale multibande des objets astronomiques variables (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor : SVOM) a été annoncée lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de la Journée de l'espace en Chine, qui s'est tenue jeudi à Shanghai.

    Lancé le 22 juin 2024, le SVOM a effectué des tests en orbite et détecté plus de 100 SRG, dont plusieurs SRG particuliers au comportement inhabituel, selon Wei Jianyan, chercheur principal chinois du SVOM.

    Les SRG, les explosions stellaires les plus violentes de l'univers, libèrent en quelques secondes plus d'énergie que le Soleil n'en émettra pendant toute sa durée de vie. Les observations du SVOM permettront à l'humanité d'approfondir sa compréhension de ces phénomènes astrophysiques extrêmes, a souligné M. Wei.

    Le SRG des premières heures de l'univers détecté par le SVOM remonte à 730 millions d'années après le Big Bang, battant ainsi un record international d'observation de près de 12 ans, a précisé M. Wei.

    Parmi les SRG particuliers, l'un d'entre eux a été détecté le 1er octobre 2024, ce qui prouve que les SRG riches en rayons X sont liés à des supernovae et permettent de mieux comprendre l'origine de ces SRG.

    Bertrand Cordier, chercheur principal français de SVOM, a indiqué que le SVOM était particulièrement sensible aux SRG riches en rayons X, qui ont rarement été détectés par les missions précédentes. Certains de ces sursauts pourraient provenir de galaxies extrêmement lointaines.

    "Les résultats du SVOM confirment non seulement l'excellente performance du satellite, mais offrent également une nouvelle perspective pour l'étude de sujets d'avant-garde tels que la formation des premières étoiles, les trous noirs et la fusion d'objets compacts. La découverte du SRG lointain est comme l'ouverture d'une fenêtre à travers le temps et l'espace, nous permettant d'entrevoir l'univers primitif", a estimé M. Wei.

    Le projet SVOM, une collaboration spatiale bilatérale majeure entre la Chine et la France qui s'étend sur près de vingt ans, est une étape importante de la coopération spatiale internationale de haut niveau.

    "Notre objectif n'est pas seulement de développer un satellite d'observation des SRG très performant, mais aussi de construire un système sophistiqué, rapide et convivial, afin que les scientifiques puissent transmettre une commande d'observation au SVOM et obtenir un résultat d'observation en un éclair, de sorte qu'aucune occasion de découverte scientifique ne puisse être manquée," a déclaré Zhang Yonghe, directeur chinois du projet SVOM.

    Le succès de la mission SVOM illustre la collaboration scientifique sino-française et est sur le point de faire progresser la recherche mondiale en astrophysique des hautes énergies, a conclu M. Wei.

    Le SVOM devrait rester en orbite pendant au moins trois ans et continuer à rechercher des phénomènes explosifs à haute énergie dans l'univers. Les scientifiques espèrent que les observations du SVOM leur permettront de révéler les processus de formation et de mort de la première génération d'étoiles, d'étudier le mécanisme de formation des trous noirs, de découvrir les contreparties électromagnétiques des ondes gravitationnelles et d'affiner les théories sur l'évolution de l'univers primitif.

  • Numéro 21 de Dialogue Chine-France

    Dialogue, Chine, France, numéro 21, Afrique, Europe, destin

     

    Lire et télécharger la revue en cliquant sur la photo  

    Commander ce numéro en ligne 

    REPORTAGES VIDÉOS 

    La coopération nucléaire sino-française évolue vers de nouveaux horizons 

    Un designer au pied de la Grande Muraille 

    À NOS LECTEURS 

    Les « mains jointes » de la coopération sino-africaine 

    EN BREF 

    Les échanges culturels sino-français célébrés à Paris 

    PRÉFACE 

    La coopération Chine-Afrique stimule la modernisation en Afrique 

    FOCUS 

    La convergence sino-africaine s’accélère  

    Le rêve sino-africain de modernisation 

    Une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle 

    La Chine accompagne la modernisation du Nigéria 

    Nouvelle étape d’une coopération stratégique Chine-Afrique 

    INFOGRAPHIE 

    La coopération sinoafricaine en chiffres  

    EXEMPLES 

    Une odyssée agricole sino-ougandaise sous l’égide de la coopération Sud-Sud 

    RELATIONS INTERNATIONALES 

    Un moment charnière pour la Chine et l’UE 

    TENDANCES 

    La Chine à la pointe de la transition verte 

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe 

    PORTRAIT 

    Des balades-découvertes inédites à Shanghai 

    Li Song : un trait d’union « débridé » 

    TOURISME 

    Altay, une perle du nord du Xinjiang 

    CULTURE 

    Quand Kangxi rencontrait Louis XIV 

    Black Myth : Wukong à la conquête du monde 

    Les objets de la dynastie des Han 

    LA VOIX DES JEUNES EXPERTS 

    Les professionnels au service de la coopération sino-africaine 

    Comprendre l’essence de la relation Chine-Afrique 

    LIVRES

    Qu’est-ce que la ténacité chinoise ? 

  • La valeur unique des relations Chine-Europe

    La visite du président Xi Jinping en France, en Serbie et en Hongrie constitue une réussite importante dans l’approfondissement des relations avec ces trois pays dans un contexte historique critique. De même, c’est une puissante force motrice pour remettre les relations sino-européennes sur les bons rails à une époque cruciale. Si la Chine et l’Europe peuvent s’en tenir à l’intention initiale de la coopération, clarifier la direction du gagnant-gagnant et renforcer leurs intérêts communs, toutes deux pourront tenir ferme dans un contexte changeant et parvenir à un développement plus élevé, plus large et plus profond, pour montrer leur valeur unique dans une époque changeante. 

    « Ethereal Life in Paris: A World Tour Exhibition with Henri de Toulouse-Lautrec » présente la collection la plus complète d’objets liés à l’artiste au Monument du millénaire de Chine à Beijing, le 20 avril 2023. 

    La capacité de renforcer la communication stratégique sur la base d’une connaissance des mérites historiques et d’établir un consensus stratégique de partenariat et de coopération plutôt que de division et de confrontation reflète le haut degré de confiance mutuelle stratégique que doivent avoir les relations Chine-UE. De l’intention initiale de la Chine et de la France d’établir des relations diplomatiques il y a 60 ans, à l’amitié à toute épreuve entre la Chine et la Serbie et à l’héritage historique de traitement sur un pied d’égalité entre la Chine et la Hongrie, les relations Chine-UE peuvent être élevées à un haut niveau de confiance stratégique mutuelle, qui découle de la compréhension mutuelle entre la Chine et l’Europe d’un monde multipolaire. Le consensus clair sur la promotion de la mondialisation et le maintien du multilatéralisme découle de l’opposition commune des deux parties à l’ordre unipolaire et hégémonique et au modèle de division et d’affrontement. Face aux changements et au chaos, les relations Chine-UE doivent accumuler davantage de bases stratégiques et affiner des contenus plus stratégiques capables de résister à l’épreuve du temps. 

    L’élargissement des intérêts communs dans le consensus visant à renforcer la coopération pratique et à aider les relations économiques et commerciales à revenir sur la bonne voie de la coopération pratique sans emprunter la voie du « découplage », de la « rupture des chaînes » et de l’« atténuation des risques » reflète l’ampleur que doivent avoir les avantages mutuels économiques et commerciaux sino-européens. La Chine et la France doivent améliorer leur coopération traditionnelle dans le nucléaire civile et l’aéronautique, et élargir leur coopération dans les secteurs émergents comme les énergies nouvelles, l’agroalimentaire, les biotechnologies et l’intelligence artificielle. La coopération Chine-Serbie et Chine-Hongrie doit prendre appui dans les infrastructures, la fabrication et l’énergie et passer aux secteurs vert, numérique et financier. Tout cela reflète la puissance endogène et la forte résilience de la coopération économique et commerciale Chine-UE. En adhérant aux principes de complémentarité, en avançant à contre-courant de la politisation, de la sécurisation et de l’idéologisation des relations économiques et commerciales, la coopération économique et commerciale Chine-UE peut continuer à effectuer des percées pour des possibilités infinies. 

    Espace d’exposition « Tourisme Européen » au Salon professionnel du voyage 2024ITB à Shanghai, le 27 mai 2024 

    La promotion des échanges culturels entre les peuples a permis d’établir une compréhension mutuelle rationnelle et globale afin de construire une opinion publique saine et positive, démontrant le contenu et la profondeur en termes de civilisation que doivent avoir les relations Chine-UE. L’apprentissage mutuel et l’intégration culturelle entre la Chine et la France couvrent la littérature, le théâtre, la musique, la peinture, le sport et le tourisme. L’acceptation mutuelle et la proximité entre la Chine et la Serbie, ainsi qu’entre la Chine et la Hongrie, transcendent le temps et l’espace et sont profondément enracinées dans le cœur des deux pays. Les relations sino-européennes sont un exemple remarquable de profond héritage culturel et de fort soutien public. La Chine et l’Europe ont toutes deux une forte estime d’elles-mêmes sur le plan culturel et une forte fierté sur le plan de la civilisation. Ce n’est qu’en comprenant et en appréhendant les relations Chine-UE dans la perspective de promouvoir le progrès commun de la civilisation humaine que nous pourrons continuer à surmonter les différents pièges qui créent l’isolement, les différends et la confrontation, que nous pourrons constamment résister aux tentations de franchir les limites de la civilisation pour obtenir des bénéfices concrets, afin de devenir ensemble une force constructive et motrice pour créer un monde meilleur. 

    Cette année, l’Europe sera confrontée à des épreuves majeures de conflits externes persistants et de changements politiques internes. Sa capacité à établir une vision du monde, un ordre et un concept de développement corrects, et à mettre en œuvre des politiques intérieures et étrangères raisonnables, pragmatiques et efficaces déterminera l’attitude et la mentalité qu’adoptera l’Europe pour faire face aux changements internes et externes. Sur la base de la reconnaissance de l’orientation du développement d’un monde multipolaire, l’Europe doit abandonner progressivement la vision du monde centrée sur l’Occident, la vision de l’ordre selon laquelle l’Europe et les États-Unis unissent leurs forces pour dominer le monde, et la vision du développement du protectionnisme. Il est nécessaire que l’Europe puisse parvenir à de nouvelles compréhensions, fasse le tri et trouve des partenaires dignes de confiance et fiables dans la nouvelle ère. 

    La visite du président Xi en Europe guide les relations Chine-UE dans une nouvelle étape et incarne une valeur unique. Tant que la Chine et l’UE pourront trouver le juste milieu, leurs relations pourront non seulement aider l’Europe à trouver un partenaire de confiance stratégique mutuel plus digne de confiance au-delà de l’alliance transatlantique, mais aussi promouvoir les cessez-le-feu et cesser les guerres de manière plus rationnelle et pragmatique, et rétablir la paix en Europe. Cela permettra également d’aider l’Europe à accroître régulièrement ses intérêts économiques en dehors du Marché unique et à réaliser une transition énergétique et une modernisation industrielle de manière plus équitable et durable. Cela pourra enfin aider l’Europe à explorer la civilisation humaine au-delà de l’expérience occidentale et à comprendre la direction de son propre développement de manière plus complète et plus profonde.

    CUI HONGJIAN est professeur à l’Université des langues étrangères de Beijing et directeur du Département d’études européennes à l’Institut chinois d’études internationales. 

     

     

  • Vers un nouveau cycle sexagésimal prometteur

    ÉRIC ALAUZET*

    Au moment où j’écris ces quelques lignes, mes pensées vont à un homme illustre qui, avant tous les autres il y a 60 ans, avait prédit un grand destin à la Chine. Chacun aura compris qu’il s’agit du général de Gaulle que nous devons saluer avec une grande considération pour son esprit visionnaire. J’ai à cœur, en tant que président du Groupe d’amitié France-Chine à l’Assemblée nationale, de perpétuer son héritage, sa sinophilie et son grand intérêt pour la Chine.

    Déchargement « zéro défaut » record de 700 pièces de fuselage d’Airbus au port de Tianjin, le 6 mars 2024 

    Mon intérêt pour la Chine vient de loin bien que je n’ai commencé à arpenter cet immense pays que dans la période récente. En réalité c’est une passion de 40 ans pour le taoïsme qui m’a conduit, une fois député, à rejoindre ce groupe d’amitié qui est le plus important de l’Assemblée nationale, d’abord comme vice-président, pendant deux mandats, puis comme président depuis un an maintenant. Jeune médecin, en recherche d’une approche complémentaire à la médecine occidentale, j’ai découvert le taoïsme, l’acupuncture et la médecine traditionnelle chinoise que je pratique maintenant depuis 35 ans. 

    Mais ce n’est pas la seule raison qui explique mon intérêt pour la Chine. La seconde raison tient à la nature même de mon engagement politique originel en faveur de l’écologie. C’était en 1988, il y a également 35 ans. L’écologie ouvre naturellement sur une réflexion planétaire et internationale qui concerne les cinq continents et la population mondiale. Autrement dit, j’ai toujours considéré que des solutions écologiques pour la planète ne pourraient advenir qu’à la condition que la Chine et ses 1,4 milliard d’habitants deviennent un acteur majeur de cette cause. Et je dois dire combien a été grand mon soulagement de voir la Chine s’engager pour le climat, notamment par son adhésion à l’Accord de Paris, au moment où les États-Unis s’en éloignaient lors de la présidence de M. Trump. 

    Notre groupe d’amitié rassemble des parlementaires qui souhaitent développer les relations d’amitiés avec leurs homologues chinois de l’Assemblée populaire nationale de Chine pour approfondir la compréhension mutuelle dans le cadre de ce que l’on nomme la « diplomatie parlementaire ». 

    L’installation « Poésie des saisons », inspirée des tableaux de Claude Monet Les Nymphéas et Le jardin de l’artiste à Giverny, à Chengdu (Sichuan), le 13 avril 2024 

    Nous célébrons cette année la fin d’un cycle sexagésimal d’amitié, un jiazi particulièrement réussi, et nous savons combien ce chiffre est important et chargé de sens dans la culture chinoise et taoïste, là où se croisent les 10 rameaux célestes et les 12 branches terrestres. Le chiffre 60 est plus important que 50 ou 70. Mais surtout, nous ouvrons un nouveau cycle prometteur pour nos deux nations. Un cycle d’amitié et d’affection, de créativité et d’engagement de la communauté internationale. 

    Nos deux pays peuvent se prévaloir d’une grande histoire et d’une immense culture, qui suscitent une admiration réciproque. Nous partageons cette volonté d’approfondir nos relations, notre compréhension mutuelle, les échanges et l’amitié entre nos deux peuples. 

    Grâce à cet état d’esprit et notre histoire commune mais aussi au rôle singulier de chacun de nos deux pays dans le concert des nations, la Chine et la France, deux puissances d’équilibre, peuvent tenir un rôle de modération et d’apaisement dans un monde tumultueux. En Occident, la France peut tempérer les ardeurs de certains de ses partenaires alliés historiques. De même, la Chine, au sein de ce qu’on appelle de manière fautive le « Sud global », peut contenir les rodomontades et les menaces de pays qui représentent un danger pour la paix. Nos deux pays peuvent également entraîner la communauté internationale pour relever les défis globaux, du climat, de la biodiversité, de la santé ou encore du développement et de la finance mondiale. 

    Enfin, les intérêts économiques réciproques de nos pays doivent être renforcés pour apporter le progrès à nos peuples respectifs, tout en recherchant le meilleur équilibre qui prenne en compte la nécessité de mieux régionaliser nos économies pour plus de résilience et de résistance aux aléas. La crise du COVID et le conflit en Ukraine nous ont instruits. 

    Clôturons ensemble et fièrement ce jiazi qui s’achève et déclarons ouvert un nouveau jiazi, fondé sur l’amitié entre nos deux pays et nos deux peuples et la responsabilité commune qui est la nôtre pour assurer le bien-être de nos peuples et la paix dans le monde. 

    Saisissons ce 60e anniversaire pour consolider nos relations et l’année du tourisme culturel pour lui donner une nouvelle impulsion. 

    Vive le nouveau jiazi ouvert sous le signe du Dragon de bois, que le Phoenix viendra soutenir pour trouver l’équilibre et la justesse, la fertilité et la réussite !  

    (L’article original a été publié le 6 mai 2024 dans China Daily, China Watch.) 

    *ÉRIC ALAUZET est ancien président du Groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale de France