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Dialogue Chine Europe Afrique

  • Numéro 21 de Dialogue Chine-France

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    REPORTAGES VIDÉOS 

    La coopération nucléaire sino-française évolue vers de nouveaux horizons 

    Un designer au pied de la Grande Muraille 

    À NOS LECTEURS 

    Les « mains jointes » de la coopération sino-africaine 

    EN BREF 

    Les échanges culturels sino-français célébrés à Paris 

    PRÉFACE 

    La coopération Chine-Afrique stimule la modernisation en Afrique 

    FOCUS 

    La convergence sino-africaine s’accélère  

    Le rêve sino-africain de modernisation 

    Une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle 

    La Chine accompagne la modernisation du Nigéria 

    Nouvelle étape d’une coopération stratégique Chine-Afrique 

    INFOGRAPHIE 

    La coopération sinoafricaine en chiffres  

    EXEMPLES 

    Une odyssée agricole sino-ougandaise sous l’égide de la coopération Sud-Sud 

    RELATIONS INTERNATIONALES 

    Un moment charnière pour la Chine et l’UE 

    TENDANCES 

    La Chine à la pointe de la transition verte 

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe 

    PORTRAIT 

    Des balades-découvertes inédites à Shanghai 

    Li Song : un trait d’union « débridé » 

    TOURISME 

    Altay, une perle du nord du Xinjiang 

    CULTURE 

    Quand Kangxi rencontrait Louis XIV 

    Black Myth : Wukong à la conquête du monde 

    Les objets de la dynastie des Han 

    LA VOIX DES JEUNES EXPERTS 

    Les professionnels au service de la coopération sino-africaine 

    Comprendre l’essence de la relation Chine-Afrique 

    LIVRES

    Qu’est-ce que la ténacité chinoise ? 

  • Zhao Lihong : une poésie entre contemplation et transformation

    zhao lihong,poésie,chine,littérature,route de la soie - Éditions,littérature chinoise,chine contemporaineDans un monde en perpétuelle mutation, où les changements semblent souvent nous échapper, la poésie de Zhao Lihong apparaît comme un refuge et un miroir, une invitation à explorer les métamorphoses intérieures qui rythment l’existence humaine. Le recueil Métamorphose(s) , publié en français aux éditions La Route de la Soie - Éditions et traduit par Sonia Bressler, capture avec justesse cette essence insaisissable de la transformation. À travers des vers à la fois subtils et profonds, Zhao nous guide dans une réflexion sur le temps, la mémoire, la nature humaine et la beauté de l’impermanence.

    Une exploration poétique de la métamorphose

    Métamorphose(s)  n’est pas un simple recueil de poèmes ; il s’agit d’un voyage introspectif et méditatif dans lequel Zhao Lihong interroge les changements intérieurs et extérieurs. Ses vers, empreints d’une sagesse douce et mélancolique, sont souvent comparés aux œuvres des poètes chinois anciens, comme Li Bai ou Du Fu, qui savaient capter l’instant pour en révéler l’infini. Cependant, Zhao va plus loin en mêlant à sa poésie une réflexion contemporaine sur l’individualité, les souvenirs et les émotions fugaces qui façonnent l’homme moderne.

    Des poèmes comme « Mémoire » et « Répétition » déploient une réflexion poétique autour du temps et des souvenirs. Dans « Mémoire », Zhao décrit ce dernier comme « le plus grand entrepôt / Entre le ciel et la terre », avec des « tiroirs fermés à clé » qui s’ouvrent de manière imprévisible. Cette approche unique transforme chaque instant en une réminiscence vivante, où l’éphémère est aussi précieux que l’éternel. En lisant ces lignes, on ressent presque physiquement le poids et la texture des souvenirs, ces empreintes du passé qui, tout en étant invisibles, façonnent nos vies présentes.

    La métamorphose comme philosophie de vie

    Pour Zhao Lihong, la métamorphose est à la fois une nécessité et une philosophie de vie. Dans le poème éponyme « Métamorphoses », l’auteur joue avec les dualités de l’existence : être étiré pour devenir une « route droite » ou réduit à un simple « clou de fer », se transformer en fleur « épanouie et belle / Mais ne vivant qu’un jour ». Ce jeu avec les opposés, ces allers-retours entre grandeur et petitesse, dureté et fragilité, rappellent que l’essence de la vie est un mouvement perpétuel de changements. En incarnant tour à tour des objets du quotidien et des éléments naturels, Zhao insuffle une spiritualité palpable à ses mots, rappelant que chaque être humain est lui-même un lieu de transition.

    Cette philosophie s’ancre dans la culture chinoise, qui voit l’individu comme une partie d’un tout en constante évolution. Dans la pensée taoïste, le changement est une condition essentielle à la vie, et Métamorphose(s)  en est l’illustration poétique. Zhao Lihong, par ses mots, nous rappelle que se métamorphoser, c’est en quelque sorte accepter de vivre, d’aimer, de souffrir, et de se perdre, pour ensuite se retrouver dans une nouvelle version de soi-même.

    La poésie de l’intime et de l’universel

    L’un des traits marquants de la poésie de Zhao Lihong est sa capacité à conjuguer l’intime et l’universel. La simplicité apparente de ses mots cache une profondeur qui résonne bien au-delà des frontières culturelles. Que l’on soit familier ou non avec la culture chinoise, ses vers s’adressent directement aux émotions humaines universelles : le désir de connexion, la peur de l’oubli, la quête de sens. Dans « Le miroir du cœur », Zhao écrit : « Il est la fin de mes sensations / Et le début de mes émotions ». Cette phrase résume l’aptitude de l’auteur à articuler ce moment suspendu entre le monde extérieur et la vie intérieure, entre ce que nous percevons et ce que nous ressentons.

    Le lecteur, qu’il soit d’Europe, d’Afrique ou d’Asie, trouve dans métamorphose(s) une résonance avec ses propres questionnements. Cette universalité, couplée à la finesse du langage, est ce qui rend la poésie de Zhao si précieuse. Elle est à la fois un reflet fidèle de la culture chinoise et une porte ouverte vers une compréhension universelle de l’âme humaine.

    La voix de la Chine contemporaine dans une langue poétique

    Au-delà de la beauté de ses vers, Métamorphose(s)  offre un aperçu de la Chine contemporaine à travers le prisme de la poésie. Zhao Lihong, en tant que directeur de l’Association des écrivains de Chine et vice-président de l’Association des écrivains de Shanghai, représente l’une des voix majeures de la littérature chinoise actuelle. Son œuvre témoigne de la vitalité et de la diversité de la poésie chinoise contemporaine, souvent méconnue en dehors de ses frontières.

    Grâce à la traduction de Sonia Bressler, le public francophone peut découvrir une langue poétique d’une rare intensité. Bressler parvient à conserver la musicalité et la profondeur des vers de Zhao, offrant une traduction respectueuse et fidèle qui rend hommage à l’esprit original du texte. En rendant accessible cette voix chinoise, La Route de la Soie - Éditions contribue à renforcer le dialogue culturel entre la Chine, l’Europe et l’Afrique, unissant les lecteurs autour d’un amour partagé pour la poésie et les mots.

    Métamorphose(s) : une invitation à l’introspection

    En conclusion, Métamorphose(s)  de Zhao Lihong est bien plus qu’un simple recueil de poésie. C’est un appel à la contemplation et à l’introspection, une invitation à ralentir et à écouter les transformations subtiles qui s’opèrent en chacun de nous. Dans un monde qui va toujours plus vite, les poèmes de Zhao Lihong sont une bouffée d’air, une pause bienveillante pour l’âme.

    À travers ce recueil, Zhao nous rappelle la beauté de l’éphémère, l’importance de cultiver un regard curieux et sensible sur notre propre existence. Ses mots résonnent comme un écho lointain, nous poussant à nous interroger : comment chaque changement, aussi imperceptible soit-il, fait-il de nous ce que nous sommes aujourd’hui ? En ce sens, Métamorphose(s) est une œuvre d’une grande sagesse, un véritable trésor poétique qui, à l’instar des classiques, résonnera encore longtemps dans le cœur des lecteurs.

     

    Informations pratiques :

    •Titre : Métamorphose(s)

    •Auteur : Zhao Lihong

    •Traduction : Sonia Bressler

    •Éditeur : La Route de la Soie - Éditions

    •ISBN : 978-2-493255-79-2

    •Prix : 16€

     

     

  • La valeur unique des relations Chine-Europe

    La visite du président Xi Jinping en France, en Serbie et en Hongrie constitue une réussite importante dans l’approfondissement des relations avec ces trois pays dans un contexte historique critique. De même, c’est une puissante force motrice pour remettre les relations sino-européennes sur les bons rails à une époque cruciale. Si la Chine et l’Europe peuvent s’en tenir à l’intention initiale de la coopération, clarifier la direction du gagnant-gagnant et renforcer leurs intérêts communs, toutes deux pourront tenir ferme dans un contexte changeant et parvenir à un développement plus élevé, plus large et plus profond, pour montrer leur valeur unique dans une époque changeante. 

    « Ethereal Life in Paris: A World Tour Exhibition with Henri de Toulouse-Lautrec » présente la collection la plus complète d’objets liés à l’artiste au Monument du millénaire de Chine à Beijing, le 20 avril 2023. 

    La capacité de renforcer la communication stratégique sur la base d’une connaissance des mérites historiques et d’établir un consensus stratégique de partenariat et de coopération plutôt que de division et de confrontation reflète le haut degré de confiance mutuelle stratégique que doivent avoir les relations Chine-UE. De l’intention initiale de la Chine et de la France d’établir des relations diplomatiques il y a 60 ans, à l’amitié à toute épreuve entre la Chine et la Serbie et à l’héritage historique de traitement sur un pied d’égalité entre la Chine et la Hongrie, les relations Chine-UE peuvent être élevées à un haut niveau de confiance stratégique mutuelle, qui découle de la compréhension mutuelle entre la Chine et l’Europe d’un monde multipolaire. Le consensus clair sur la promotion de la mondialisation et le maintien du multilatéralisme découle de l’opposition commune des deux parties à l’ordre unipolaire et hégémonique et au modèle de division et d’affrontement. Face aux changements et au chaos, les relations Chine-UE doivent accumuler davantage de bases stratégiques et affiner des contenus plus stratégiques capables de résister à l’épreuve du temps. 

    L’élargissement des intérêts communs dans le consensus visant à renforcer la coopération pratique et à aider les relations économiques et commerciales à revenir sur la bonne voie de la coopération pratique sans emprunter la voie du « découplage », de la « rupture des chaînes » et de l’« atténuation des risques » reflète l’ampleur que doivent avoir les avantages mutuels économiques et commerciaux sino-européens. La Chine et la France doivent améliorer leur coopération traditionnelle dans le nucléaire civile et l’aéronautique, et élargir leur coopération dans les secteurs émergents comme les énergies nouvelles, l’agroalimentaire, les biotechnologies et l’intelligence artificielle. La coopération Chine-Serbie et Chine-Hongrie doit prendre appui dans les infrastructures, la fabrication et l’énergie et passer aux secteurs vert, numérique et financier. Tout cela reflète la puissance endogène et la forte résilience de la coopération économique et commerciale Chine-UE. En adhérant aux principes de complémentarité, en avançant à contre-courant de la politisation, de la sécurisation et de l’idéologisation des relations économiques et commerciales, la coopération économique et commerciale Chine-UE peut continuer à effectuer des percées pour des possibilités infinies. 

    Espace d’exposition « Tourisme Européen » au Salon professionnel du voyage 2024ITB à Shanghai, le 27 mai 2024 

    La promotion des échanges culturels entre les peuples a permis d’établir une compréhension mutuelle rationnelle et globale afin de construire une opinion publique saine et positive, démontrant le contenu et la profondeur en termes de civilisation que doivent avoir les relations Chine-UE. L’apprentissage mutuel et l’intégration culturelle entre la Chine et la France couvrent la littérature, le théâtre, la musique, la peinture, le sport et le tourisme. L’acceptation mutuelle et la proximité entre la Chine et la Serbie, ainsi qu’entre la Chine et la Hongrie, transcendent le temps et l’espace et sont profondément enracinées dans le cœur des deux pays. Les relations sino-européennes sont un exemple remarquable de profond héritage culturel et de fort soutien public. La Chine et l’Europe ont toutes deux une forte estime d’elles-mêmes sur le plan culturel et une forte fierté sur le plan de la civilisation. Ce n’est qu’en comprenant et en appréhendant les relations Chine-UE dans la perspective de promouvoir le progrès commun de la civilisation humaine que nous pourrons continuer à surmonter les différents pièges qui créent l’isolement, les différends et la confrontation, que nous pourrons constamment résister aux tentations de franchir les limites de la civilisation pour obtenir des bénéfices concrets, afin de devenir ensemble une force constructive et motrice pour créer un monde meilleur. 

    Cette année, l’Europe sera confrontée à des épreuves majeures de conflits externes persistants et de changements politiques internes. Sa capacité à établir une vision du monde, un ordre et un concept de développement corrects, et à mettre en œuvre des politiques intérieures et étrangères raisonnables, pragmatiques et efficaces déterminera l’attitude et la mentalité qu’adoptera l’Europe pour faire face aux changements internes et externes. Sur la base de la reconnaissance de l’orientation du développement d’un monde multipolaire, l’Europe doit abandonner progressivement la vision du monde centrée sur l’Occident, la vision de l’ordre selon laquelle l’Europe et les États-Unis unissent leurs forces pour dominer le monde, et la vision du développement du protectionnisme. Il est nécessaire que l’Europe puisse parvenir à de nouvelles compréhensions, fasse le tri et trouve des partenaires dignes de confiance et fiables dans la nouvelle ère. 

    La visite du président Xi en Europe guide les relations Chine-UE dans une nouvelle étape et incarne une valeur unique. Tant que la Chine et l’UE pourront trouver le juste milieu, leurs relations pourront non seulement aider l’Europe à trouver un partenaire de confiance stratégique mutuel plus digne de confiance au-delà de l’alliance transatlantique, mais aussi promouvoir les cessez-le-feu et cesser les guerres de manière plus rationnelle et pragmatique, et rétablir la paix en Europe. Cela permettra également d’aider l’Europe à accroître régulièrement ses intérêts économiques en dehors du Marché unique et à réaliser une transition énergétique et une modernisation industrielle de manière plus équitable et durable. Cela pourra enfin aider l’Europe à explorer la civilisation humaine au-delà de l’expérience occidentale et à comprendre la direction de son propre développement de manière plus complète et plus profonde.

    CUI HONGJIAN est professeur à l’Université des langues étrangères de Beijing et directeur du Département d’études européennes à l’Institut chinois d’études internationales. 

     

     

  • Vers un nouveau cycle sexagésimal prometteur

    ÉRIC ALAUZET*

    Au moment où j’écris ces quelques lignes, mes pensées vont à un homme illustre qui, avant tous les autres il y a 60 ans, avait prédit un grand destin à la Chine. Chacun aura compris qu’il s’agit du général de Gaulle que nous devons saluer avec une grande considération pour son esprit visionnaire. J’ai à cœur, en tant que président du Groupe d’amitié France-Chine à l’Assemblée nationale, de perpétuer son héritage, sa sinophilie et son grand intérêt pour la Chine.

    Déchargement « zéro défaut » record de 700 pièces de fuselage d’Airbus au port de Tianjin, le 6 mars 2024 

    Mon intérêt pour la Chine vient de loin bien que je n’ai commencé à arpenter cet immense pays que dans la période récente. En réalité c’est une passion de 40 ans pour le taoïsme qui m’a conduit, une fois député, à rejoindre ce groupe d’amitié qui est le plus important de l’Assemblée nationale, d’abord comme vice-président, pendant deux mandats, puis comme président depuis un an maintenant. Jeune médecin, en recherche d’une approche complémentaire à la médecine occidentale, j’ai découvert le taoïsme, l’acupuncture et la médecine traditionnelle chinoise que je pratique maintenant depuis 35 ans. 

    Mais ce n’est pas la seule raison qui explique mon intérêt pour la Chine. La seconde raison tient à la nature même de mon engagement politique originel en faveur de l’écologie. C’était en 1988, il y a également 35 ans. L’écologie ouvre naturellement sur une réflexion planétaire et internationale qui concerne les cinq continents et la population mondiale. Autrement dit, j’ai toujours considéré que des solutions écologiques pour la planète ne pourraient advenir qu’à la condition que la Chine et ses 1,4 milliard d’habitants deviennent un acteur majeur de cette cause. Et je dois dire combien a été grand mon soulagement de voir la Chine s’engager pour le climat, notamment par son adhésion à l’Accord de Paris, au moment où les États-Unis s’en éloignaient lors de la présidence de M. Trump. 

    Notre groupe d’amitié rassemble des parlementaires qui souhaitent développer les relations d’amitiés avec leurs homologues chinois de l’Assemblée populaire nationale de Chine pour approfondir la compréhension mutuelle dans le cadre de ce que l’on nomme la « diplomatie parlementaire ». 

    L’installation « Poésie des saisons », inspirée des tableaux de Claude Monet Les Nymphéas et Le jardin de l’artiste à Giverny, à Chengdu (Sichuan), le 13 avril 2024 

    Nous célébrons cette année la fin d’un cycle sexagésimal d’amitié, un jiazi particulièrement réussi, et nous savons combien ce chiffre est important et chargé de sens dans la culture chinoise et taoïste, là où se croisent les 10 rameaux célestes et les 12 branches terrestres. Le chiffre 60 est plus important que 50 ou 70. Mais surtout, nous ouvrons un nouveau cycle prometteur pour nos deux nations. Un cycle d’amitié et d’affection, de créativité et d’engagement de la communauté internationale. 

    Nos deux pays peuvent se prévaloir d’une grande histoire et d’une immense culture, qui suscitent une admiration réciproque. Nous partageons cette volonté d’approfondir nos relations, notre compréhension mutuelle, les échanges et l’amitié entre nos deux peuples. 

    Grâce à cet état d’esprit et notre histoire commune mais aussi au rôle singulier de chacun de nos deux pays dans le concert des nations, la Chine et la France, deux puissances d’équilibre, peuvent tenir un rôle de modération et d’apaisement dans un monde tumultueux. En Occident, la France peut tempérer les ardeurs de certains de ses partenaires alliés historiques. De même, la Chine, au sein de ce qu’on appelle de manière fautive le « Sud global », peut contenir les rodomontades et les menaces de pays qui représentent un danger pour la paix. Nos deux pays peuvent également entraîner la communauté internationale pour relever les défis globaux, du climat, de la biodiversité, de la santé ou encore du développement et de la finance mondiale. 

    Enfin, les intérêts économiques réciproques de nos pays doivent être renforcés pour apporter le progrès à nos peuples respectifs, tout en recherchant le meilleur équilibre qui prenne en compte la nécessité de mieux régionaliser nos économies pour plus de résilience et de résistance aux aléas. La crise du COVID et le conflit en Ukraine nous ont instruits. 

    Clôturons ensemble et fièrement ce jiazi qui s’achève et déclarons ouvert un nouveau jiazi, fondé sur l’amitié entre nos deux pays et nos deux peuples et la responsabilité commune qui est la nôtre pour assurer le bien-être de nos peuples et la paix dans le monde. 

    Saisissons ce 60e anniversaire pour consolider nos relations et l’année du tourisme culturel pour lui donner une nouvelle impulsion. 

    Vive le nouveau jiazi ouvert sous le signe du Dragon de bois, que le Phoenix viendra soutenir pour trouver l’équilibre et la justesse, la fertilité et la réussite !  

    (L’article original a été publié le 6 mai 2024 dans China Daily, China Watch.) 

    *ÉRIC ALAUZET est ancien président du Groupe d’amitié France-Chine de l’Assemblée nationale de France 

  • Chine-UE : sagesse pour gérer les différends

    LU SHAYE • ambassadeur de Chine en France

    L’année 2024 marque le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et le 20e anniversaire de l’établissement d’un partenariat stratégique global entre les deux pays. La Chine et la France travaillent main dans la main depuis 60 ans, et en tant qu’économies importantes dans le monde, les deux parties coopèrent dans un esprit gagnant-gagnant et ont réalisé de grands progrès dans l’économie, le commerce, et la culture. Les relations entre les deux pays sont ainsi depuis longtemps au premier plan des relations entre la Chine et les pays occidentaux. 

    Exposition d’art sino-française « Wuhan · encre et papier » au CapitaLand West City de Wuhan (Hubei), le 7 juin 2024 

    Maintenir la dynamique de développement des relations Chine-France 

    Je suis ambassadeur de Chine en France depuis cinq ans et les relations sino-françaises ont maintenu une dynamique de développement positive et constante. Elles jouent un rôle de premier plan dans les relations Chine-UE et donnent une impulsion au maintien de la paix et de la stabilité dans le monde et fournissent des réponses aux défis mondiaux. 

    Cette année marque le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la tradition diplomatique d’indépendance de la Chine et de la France ainsi que la nature de la coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant n’ont pas changé, et les deux parties ont toujours en commun la poursuite de l’équité, de la justice et du développement pacifique. 

    En mai de cette année, le président chinois Xi Jinping a effectué sa troisième visite d’État en France. Lors de cette visite, les deux chefs d’État ont eu de longs entretiens, de nature stratégique sur des questions majeures et urgentes allant de l’Orient à l’Occident, ainsi que sur l’histoire et l’actualité. Les deux parties ont publié quatre déclarations conjointes sur la situation au Moyen-Orient, l’intelligence artificielle et la 

    gouvernance mondiale, la biodiversité et les océans, ainsi que sur les échanges et la coopération dans le secteur agricole, et signé près d’une vingtaine d’accords de coopération, démontrant une fois de plus le profond héritage, la vitalité et la valeur unique des relations Chine-France. 

    La Chine et la France peuvent changer le monde ensemble, ce qui a été vérifié à plusieurs reprises au cours de ces 60 dernières années. 

    Se tournant vers l’avenir, les deux pays doivent éliminer les interférences, bâtir une relation sino-française caractérisée par la confiance mutuelle, la stabilité, l’intégrité, l’innovation et la responsabilité dans la nouvelle ère, et répondre aux facteurs d’incertitudes dans le monde par la stabilité stratégique et le caractère prospectif des relations sino-françaises. 

    Pour répondre aux défis mondiaux, la partie chinoise est disposée à approfondir la coopération avec la France dans des domaines tels que le changement climatique et la biodiversité, à renforcer le dialogue dans des domaines tels que la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle et la réforme du système financier international, à prévenir conjointement la « nouvelle guerre froide » et la confrontation des blocs, et à promouvoir un monde multipolaire équitable et ordonné. 

    La coopération Chine-France repose sur le gagnant-gagnant 

    Au cours des 60 années qui se sont écoulées depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, le volume des échanges commerciaux bilatéraux a été multiplié par 800 et la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de la France en dehors de l’UE. Les économies des deux pays ont noué une forte relation symbiotique et d’interdépendance. 

    L’UE a récemment adopté un certain nombre de mesures correctives commerciales à l’encontre la Chine et la thèse de la prétendue « surcapacité de la Chine » prolifère. 

    Si les États-Unis et l’UE fermaient leurs marchés à la Chine, la capacité de production de la Chine serait alors « excédentaire ». Si la concurrence est ouverte, la capacité de production dans les industries vertes de la Chine ne sera non seulement plus excédentaire, mais elle sera aussi insuffisante. Si les États-Unis et l’UE veulent atteindre les objectifs en matière de décarbonation et de transition énergétique fixés lors de la COP28, il leur sera impossible de le faire sans la capacité de production de la Chine. 

    Nous pensons que la Chine et la France doivent s’opposer ensemble à ce que les questions économiques et commerciales soient politisées, abordées sous le prisme idéologique ou traitées avec un usage abusif de la notion de sécurité. Le règlement des frictions commerciales doit se faire dans le cadre commercial et les deux parties doivent gérer correctement les différends économiques et commerciaux par la consultation et prendre en compte les préoccupations légitimes de l’autre. Le gouvernement chinois s’est toujours engagé à promouvoir une ouverture de haut niveau sur le monde extérieur, à s’aligner de manière proactive sur les règles économiques et commerciales internationales de haut niveau et à élargir progressivement son ouverture institutionnelle. 

    L’économie chinoise est actuellement profondément intégrée à l’économie mondiale et elle promeut un développement de haute qualité en se concentrant sur l’accélération du développement de nouvelles forces productives de qualité. Cela offrira un marché plus large à la France et au monde entier, et apportera davantage d’opportunités en termes de coopération gagnant-gagnant. 

    La Chine et la France partagent de nombreux intérêts communs et un espace de coopération immense dans les domaines de la transition verte et numérique. Actuellement, la Chine développe de nouvelles forces productives de qualité dans le cadre de sa transition numérique et verte, tandis que la France promeut une « réindustrialisation » reposant sur l’innovation verte. Les deux pays peuvent devenir des partenaires clés dans la coopération économique et commerciale, des partenaires prioritaires dans la coopération scientifique et technologique, et des partenaires de confiance dans la coopération en matière de chaînes de production et d’approvisionnement. La Chine a entièrement libéralisé l’accès au secteur manufacturier et accélérera l’accès au marché dans les secteurs des télécommunications, de la médecine et d’autres services. Elle accueillera davantage d’entreprises françaises souhaitant investir en Chine. Par ailleurs, sur la base du principe de réciprocité, la Chine souhaite que la France prête attention aux préoccupations légitimes et raisonnables de la Chine et offre aux entreprises chinoises un environnement commercial ouvert, équitable et non discriminatoire, et leur fournisse des anticipations stables en termes de développement. 

    La coopération Chine-UE offre d’énormes opportunités 

    Depuis quelque temps, l’UE parle incessamment d’« atténuation des risques » et de « réduction de la dépendance » vis-à-vis de la Chine. À cet égard, il faut d’abord clarifier qui est à l’origine des risques. Depuis longtemps, ce sont les États-Unis qui perturbent l’ordre économique mondial et font peser de graves risques sur la paix, la stabilité et la prospérité du monde, et non la Chine. 

    Chacun sait que la division industrielle internationale et l’intégration profonde des intérêts de toutes les parties sont des lois et des tendances objectives. La Chine a acquis une position de leader mondial dans un nombre croissant de domaines industriels. La coopération avec la Chine génère des opportunités énormes, et ne présente pas de risques. Inciter à une « désinisation » sous couvert d’une « atténuation des risques » constitue le risque le plus important. 

    La guerre commerciale menée par les États-Unis contre la Chine prouve que le recours abusif à la notion de sécurité revient à s’autoconsoler, à se voiler la face, à se limiter et à rechercher des problèmes là où il n’y en a pas. En fin de compte, cela limitera ses propres avancées technologiques et nuira au pouvoir d’achat de sa propre population. Dans les faits, atténuer les risques signifie atténuer la coopération et atténuer les opportunités. En entraînant leurs alliés pour contenir le développement de la Chine, les États-Unis ne leur apporteront rien de bon. Cela permettra seulement de sacrifier les intérêts de leurs alliés pour maintenir leur position hégémonique. 

    L’UE promeut actuellement la « réindustrialisation » basée sur l’innovation verte. La France sera le pays invité d’honneur à la Foire internationale du commerce des services de Chine 2024 et à la 7e Exposition internationale d’importation de la Chine. Il existe un énorme espace de coopération entre la Chine et la France ainsi qu’entre la Chine et l’UE en matière de transition verte et numérique. Les deux parties ont la capacité et la responsabilité de gérer correctement les différends économiques et commerciaux par le dialogue et la consultation, de répondre aux préoccupations légitimes de chacune, d’explorer de nouveaux pôles de croissance pour leur développement respectif par la coopération, et de promouvoir conjointement une mondialisation économique inclusive.

    (Version éditée de l’interview de Lu Shaye donnée à International Finance News) 

  • Poursuivre l'esprit sino-français

    Le président chinois Xi Jinping a effectué une visite d’État en France du 5 au 7 mai à l’invitation du président français Emmanuel Macron. À cette occasion, le journal français Le Figaro a publié le 5 mai une tribune signée du président chinois, dans laquelle il a écrit : « La Chine travaillera avec la France à faire rayonner l’esprit présidant à l’établissement de leurs relations diplomatiques pour valoriser les acquis et bâtir l’avenir des relations sino-françaises ». 

    Il y a dix ans, à l’occasion du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, le président Xi avait déjà résumé l’esprit sino-français en quatre points, à savoir : l’indépendance, la compréhension mutuelle, la clairvoyance et le bénéfice mutuel. Le 25 janvier 2024, lors d’une réception célébrant le 60e anniversaire, il a souligné dans un message vidéo que l’histoire unique des relations sino-françaises avait façonné l’esprit sino-français. En effet, cet esprit reflète parfaitement le chemin glorieux parcouru par les relations bilatérales les 60 ans durant. 

    L’indépendance est le caractère commun aux deux nations. Lors de sa visite en Chine en avril 2023, le président Macron a clairement indiqué que la France adhérait à une diplomatie indépendante, préconisait l’autonomie stratégique de l’Europe et s’opposait à la confrontation des blocs. 

    La compréhension mutuelle est le fondement essentiel du développement des relations sino-françaises. Au cours des 60 dernières années, les deux pays et leurs peuples ont cultivé des relations basées sur le respect, la confiance et l’égalité, jetant ainsi les bases d’une relation solide et durable. En profitant de l’Année sino-française du tourisme culturel et des Jeux olympiques de Paris 2024, les deux pays développent activement la coopération bilatérale dans des domaines tels que la culture, l’éducation, la science et la technologie, les sports et les entités locales, et facilitent les échanges entre les peuples. 

    La clairvoyance est la garantie fondamentale du développement des relations sino-françaises. Au cours des 60 années écoulées, les dirigeants des deux pays ont toujours travaillé dans un esprit visionnaire et stratégique pour transcender la confrontation des blocs, chercher le consensus malgré les divergences, et réaliser une coexistence pacifique et une coopération mutuellement bénéfique, donnant naissance à de nombreux projets de coopération stratégique. Le bénéfice mutuel est le puissant moteur du développement continu des relations sino-françaises. Les deux peuples en sont les plus grands bénéficiaires. 

    Alors que le monde traverse des changements inédits depuis un siècle, les relations sino-françaises se trouvent à un moment charnière. L’esprit sino-français guide non seulement le développement au rythme soutenu des relations sino-françaises, mais revêt aussi une importance capitale pour la gestion des relations internationales actuelles, en particulier celles entre grands pays. La Chine et la France doivent travailler ensemble pour promouvoir le développement sain et stable de leurs relations et apporter de nouvelles contributions à la paix, à la stabilité, au développement et au progrès mondial. 

    CUI XIAOQIN,membre de la rédaction