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  • Zhao Lihong, le poète qui tisse des liens entre les cultures


    Le 8 avril 2025, au Centre Culturel de Chine à Paris, la poésie s'est élevée comme un langage universel, au-delà des frontières, des langues et des différences. Quelques jours plus tard, Zhao Lihong, grande voix de la littérature chinoise contemporaine, a rencontré la journaliste Camille Chen de Mandarin TV pour évoquer ses deux ouvrages récemment publiés en français : Métamorphose(s) et Cheminement(s) : l’écho des poètes.

    Un entretien émouvant, disponible ici, qui réaffirme une conviction essentielle : l’art poétique peut être un chemin de dialogue profond entre les civilisations.

    La poésie comme langage de l’universel

    Dès les premières minutes de l’échange, Zhao Lihong insiste sur une évidence trop souvent oubliée : malgré les différences d’histoire, de coutumes ou de géographie, les émotions humaines restent les mêmes.
    La poésie, affirme-t-il, est cette parole qui traverse les frontières invisibles.

    "Dans un poème, un lecteur africain, européen, asiatique peut se reconnaître dans la vibration d'une même douleur, d'un même espoir, d'une même lumière." — Zhao Lihong

    Ses deux ouvrages traduits en français incarnent cette ambition :

    • Métamorphose(s) explore la capacité de l’être humain à se transformer, à travers la douleur, le souvenir et la beauté cachée du quotidien.

    • Cheminement(s) rend hommage aux maîtres du passé tout en tissant un dialogue vivant entre les traditions poétiques anciennes et notre modernité inquiète.

    Un pont entre les continents

    À travers ses mots, Zhao Lihong esquisse un rêve discret mais puissant : que la poésie serve de pont entre la Chine, l'Afrique, l'Europe — et bien au-delà.
    Dans une époque marquée par des incompréhensions et parfois des replis identitaires, son approche rejoint celle d’autres grandes voix du dialogue interculturel : faire émerger des convergences sans effacer les singularités.

    Cet appel à la reconnaissance mutuelle fait écho aux valeurs portées par de nombreux acteurs engagés pour un monde multipolaire fondé sur la coopération, le respect et la compréhension des différences.

    L’éloge de la lenteur et de l’écoute

    Interrogé par Camille Chen sur la place de la poésie dans nos sociétés modernes accélérées, Zhao répond avec une grande sérénité :

    "La poésie enseigne à écouter ce qui ne fait pas de bruit. Elle enseigne à regarder ce que l'on ne voit pas."

    Il rappelle ainsi une vérité précieuse pour la coopération internationale : avant de bâtir des projets communs, il faut savoir écouter — écouter la mémoire des peuples, écouter la sagesse ancestrale, écouter les battements discrets du monde vivant.

    Une vision partagée

    L’œuvre de Zhao Lihong entre en résonance avec les principes fondamentaux défendus dans le dialogue entre Chine, Afrique et Europe :

    • Respect de l’histoire et des cultures

    • Promotion de l’échange humain avant l’échange commercial

    • Valorisation de la diversité comme richesse, et non comme obstacle

    À travers Métamorphose(s) et Cheminement(s), c’est une vision du monde fondée sur la coexistence harmonieuse que Zhao propose. Une vision qui résonne avec les objectifs du Forum sur la coopération sino-africaine, ou des initiatives culturelles portées dans le cadre des dialogues Chine-Europe-Afrique.

    La poésie, un levier de paix intérieure et extérieure

    Dans une époque où la rapidité prime souvent sur la profondeur, Zhao Lihong nous invite à ralentir, à tisser des liens durables par les mots, la beauté et l’attention au vivant.

    Son message est simple et fort : la vraie coopération entre les peuples commence par la reconnaissance sensible de l’autre. Et dans cette reconnaissance, la poésie est une alliée précieuse.

     

  • La découverte d'un satellite astronomique sino-français offre un aperçu de l'univers primitif

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    Un satellite astronomique développé conjointement par la Chine et la France a détecté un sursaut gamma (sursaut de rayons gamma : SRG) datant de 13 milliards d'années, provenant probablement de l'effondrement d'une étoile primitive formant un trou noir ou une étoile à neutrons. Cette découverte offre à l'humanité un aperçu des premières heures de l'univers.

    La découverte faite par l'appareil de Surveillance spatiale multibande des objets astronomiques variables (Space-based multi-band astronomical Variable Objects Monitor : SVOM) a été annoncée lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de la Journée de l'espace en Chine, qui s'est tenue jeudi à Shanghai.

    Lancé le 22 juin 2024, le SVOM a effectué des tests en orbite et détecté plus de 100 SRG, dont plusieurs SRG particuliers au comportement inhabituel, selon Wei Jianyan, chercheur principal chinois du SVOM.

    Les SRG, les explosions stellaires les plus violentes de l'univers, libèrent en quelques secondes plus d'énergie que le Soleil n'en émettra pendant toute sa durée de vie. Les observations du SVOM permettront à l'humanité d'approfondir sa compréhension de ces phénomènes astrophysiques extrêmes, a souligné M. Wei.

    Le SRG des premières heures de l'univers détecté par le SVOM remonte à 730 millions d'années après le Big Bang, battant ainsi un record international d'observation de près de 12 ans, a précisé M. Wei.

    Parmi les SRG particuliers, l'un d'entre eux a été détecté le 1er octobre 2024, ce qui prouve que les SRG riches en rayons X sont liés à des supernovae et permettent de mieux comprendre l'origine de ces SRG.

    Bertrand Cordier, chercheur principal français de SVOM, a indiqué que le SVOM était particulièrement sensible aux SRG riches en rayons X, qui ont rarement été détectés par les missions précédentes. Certains de ces sursauts pourraient provenir de galaxies extrêmement lointaines.

    "Les résultats du SVOM confirment non seulement l'excellente performance du satellite, mais offrent également une nouvelle perspective pour l'étude de sujets d'avant-garde tels que la formation des premières étoiles, les trous noirs et la fusion d'objets compacts. La découverte du SRG lointain est comme l'ouverture d'une fenêtre à travers le temps et l'espace, nous permettant d'entrevoir l'univers primitif", a estimé M. Wei.

    Le projet SVOM, une collaboration spatiale bilatérale majeure entre la Chine et la France qui s'étend sur près de vingt ans, est une étape importante de la coopération spatiale internationale de haut niveau.

    "Notre objectif n'est pas seulement de développer un satellite d'observation des SRG très performant, mais aussi de construire un système sophistiqué, rapide et convivial, afin que les scientifiques puissent transmettre une commande d'observation au SVOM et obtenir un résultat d'observation en un éclair, de sorte qu'aucune occasion de découverte scientifique ne puisse être manquée," a déclaré Zhang Yonghe, directeur chinois du projet SVOM.

    Le succès de la mission SVOM illustre la collaboration scientifique sino-française et est sur le point de faire progresser la recherche mondiale en astrophysique des hautes énergies, a conclu M. Wei.

    Le SVOM devrait rester en orbite pendant au moins trois ans et continuer à rechercher des phénomènes explosifs à haute énergie dans l'univers. Les scientifiques espèrent que les observations du SVOM leur permettront de révéler les processus de formation et de mort de la première génération d'étoiles, d'étudier le mécanisme de formation des trous noirs, de découvrir les contreparties électromagnétiques des ondes gravitationnelles et d'affiner les théories sur l'évolution de l'univers primitif.

  • Numéro 21 de Dialogue Chine-France

    Dialogue, Chine, France, numéro 21, Afrique, Europe, destin

     

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    REPORTAGES VIDÉOS 

    La coopération nucléaire sino-française évolue vers de nouveaux horizons 

    Un designer au pied de la Grande Muraille 

    À NOS LECTEURS 

    Les « mains jointes » de la coopération sino-africaine 

    EN BREF 

    Les échanges culturels sino-français célébrés à Paris 

    PRÉFACE 

    La coopération Chine-Afrique stimule la modernisation en Afrique 

    FOCUS 

    La convergence sino-africaine s’accélère  

    Le rêve sino-africain de modernisation 

    Une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle 

    La Chine accompagne la modernisation du Nigéria 

    Nouvelle étape d’une coopération stratégique Chine-Afrique 

    INFOGRAPHIE 

    La coopération sinoafricaine en chiffres  

    EXEMPLES 

    Une odyssée agricole sino-ougandaise sous l’égide de la coopération Sud-Sud 

    RELATIONS INTERNATIONALES 

    Un moment charnière pour la Chine et l’UE 

    TENDANCES 

    La Chine à la pointe de la transition verte 

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe 

    PORTRAIT 

    Des balades-découvertes inédites à Shanghai 

    Li Song : un trait d’union « débridé » 

    TOURISME 

    Altay, une perle du nord du Xinjiang 

    CULTURE 

    Quand Kangxi rencontrait Louis XIV 

    Black Myth : Wukong à la conquête du monde 

    Les objets de la dynastie des Han 

    LA VOIX DES JEUNES EXPERTS 

    Les professionnels au service de la coopération sino-africaine 

    Comprendre l’essence de la relation Chine-Afrique 

    LIVRES

    Qu’est-ce que la ténacité chinoise ? 

  • Chine-UE : sagesse pour gérer les différends

    LU SHAYE • ambassadeur de Chine en France

    L’année 2024 marque le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, et le 20e anniversaire de l’établissement d’un partenariat stratégique global entre les deux pays. La Chine et la France travaillent main dans la main depuis 60 ans, et en tant qu’économies importantes dans le monde, les deux parties coopèrent dans un esprit gagnant-gagnant et ont réalisé de grands progrès dans l’économie, le commerce, et la culture. Les relations entre les deux pays sont ainsi depuis longtemps au premier plan des relations entre la Chine et les pays occidentaux. 

    Exposition d’art sino-française « Wuhan · encre et papier » au CapitaLand West City de Wuhan (Hubei), le 7 juin 2024 

    Maintenir la dynamique de développement des relations Chine-France 

    Je suis ambassadeur de Chine en France depuis cinq ans et les relations sino-françaises ont maintenu une dynamique de développement positive et constante. Elles jouent un rôle de premier plan dans les relations Chine-UE et donnent une impulsion au maintien de la paix et de la stabilité dans le monde et fournissent des réponses aux défis mondiaux. 

    Cette année marque le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. Quelle que soit l’évolution de la situation internationale, la tradition diplomatique d’indépendance de la Chine et de la France ainsi que la nature de la coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant n’ont pas changé, et les deux parties ont toujours en commun la poursuite de l’équité, de la justice et du développement pacifique. 

    En mai de cette année, le président chinois Xi Jinping a effectué sa troisième visite d’État en France. Lors de cette visite, les deux chefs d’État ont eu de longs entretiens, de nature stratégique sur des questions majeures et urgentes allant de l’Orient à l’Occident, ainsi que sur l’histoire et l’actualité. Les deux parties ont publié quatre déclarations conjointes sur la situation au Moyen-Orient, l’intelligence artificielle et la 

    gouvernance mondiale, la biodiversité et les océans, ainsi que sur les échanges et la coopération dans le secteur agricole, et signé près d’une vingtaine d’accords de coopération, démontrant une fois de plus le profond héritage, la vitalité et la valeur unique des relations Chine-France. 

    La Chine et la France peuvent changer le monde ensemble, ce qui a été vérifié à plusieurs reprises au cours de ces 60 dernières années. 

    Se tournant vers l’avenir, les deux pays doivent éliminer les interférences, bâtir une relation sino-française caractérisée par la confiance mutuelle, la stabilité, l’intégrité, l’innovation et la responsabilité dans la nouvelle ère, et répondre aux facteurs d’incertitudes dans le monde par la stabilité stratégique et le caractère prospectif des relations sino-françaises. 

    Pour répondre aux défis mondiaux, la partie chinoise est disposée à approfondir la coopération avec la France dans des domaines tels que le changement climatique et la biodiversité, à renforcer le dialogue dans des domaines tels que la gouvernance mondiale de l’intelligence artificielle et la réforme du système financier international, à prévenir conjointement la « nouvelle guerre froide » et la confrontation des blocs, et à promouvoir un monde multipolaire équitable et ordonné. 

    La coopération Chine-France repose sur le gagnant-gagnant 

    Au cours des 60 années qui se sont écoulées depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, le volume des échanges commerciaux bilatéraux a été multiplié par 800 et la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de la France en dehors de l’UE. Les économies des deux pays ont noué une forte relation symbiotique et d’interdépendance. 

    L’UE a récemment adopté un certain nombre de mesures correctives commerciales à l’encontre la Chine et la thèse de la prétendue « surcapacité de la Chine » prolifère. 

    Si les États-Unis et l’UE fermaient leurs marchés à la Chine, la capacité de production de la Chine serait alors « excédentaire ». Si la concurrence est ouverte, la capacité de production dans les industries vertes de la Chine ne sera non seulement plus excédentaire, mais elle sera aussi insuffisante. Si les États-Unis et l’UE veulent atteindre les objectifs en matière de décarbonation et de transition énergétique fixés lors de la COP28, il leur sera impossible de le faire sans la capacité de production de la Chine. 

    Nous pensons que la Chine et la France doivent s’opposer ensemble à ce que les questions économiques et commerciales soient politisées, abordées sous le prisme idéologique ou traitées avec un usage abusif de la notion de sécurité. Le règlement des frictions commerciales doit se faire dans le cadre commercial et les deux parties doivent gérer correctement les différends économiques et commerciaux par la consultation et prendre en compte les préoccupations légitimes de l’autre. Le gouvernement chinois s’est toujours engagé à promouvoir une ouverture de haut niveau sur le monde extérieur, à s’aligner de manière proactive sur les règles économiques et commerciales internationales de haut niveau et à élargir progressivement son ouverture institutionnelle. 

    L’économie chinoise est actuellement profondément intégrée à l’économie mondiale et elle promeut un développement de haute qualité en se concentrant sur l’accélération du développement de nouvelles forces productives de qualité. Cela offrira un marché plus large à la France et au monde entier, et apportera davantage d’opportunités en termes de coopération gagnant-gagnant. 

    La Chine et la France partagent de nombreux intérêts communs et un espace de coopération immense dans les domaines de la transition verte et numérique. Actuellement, la Chine développe de nouvelles forces productives de qualité dans le cadre de sa transition numérique et verte, tandis que la France promeut une « réindustrialisation » reposant sur l’innovation verte. Les deux pays peuvent devenir des partenaires clés dans la coopération économique et commerciale, des partenaires prioritaires dans la coopération scientifique et technologique, et des partenaires de confiance dans la coopération en matière de chaînes de production et d’approvisionnement. La Chine a entièrement libéralisé l’accès au secteur manufacturier et accélérera l’accès au marché dans les secteurs des télécommunications, de la médecine et d’autres services. Elle accueillera davantage d’entreprises françaises souhaitant investir en Chine. Par ailleurs, sur la base du principe de réciprocité, la Chine souhaite que la France prête attention aux préoccupations légitimes et raisonnables de la Chine et offre aux entreprises chinoises un environnement commercial ouvert, équitable et non discriminatoire, et leur fournisse des anticipations stables en termes de développement. 

    La coopération Chine-UE offre d’énormes opportunités 

    Depuis quelque temps, l’UE parle incessamment d’« atténuation des risques » et de « réduction de la dépendance » vis-à-vis de la Chine. À cet égard, il faut d’abord clarifier qui est à l’origine des risques. Depuis longtemps, ce sont les États-Unis qui perturbent l’ordre économique mondial et font peser de graves risques sur la paix, la stabilité et la prospérité du monde, et non la Chine. 

    Chacun sait que la division industrielle internationale et l’intégration profonde des intérêts de toutes les parties sont des lois et des tendances objectives. La Chine a acquis une position de leader mondial dans un nombre croissant de domaines industriels. La coopération avec la Chine génère des opportunités énormes, et ne présente pas de risques. Inciter à une « désinisation » sous couvert d’une « atténuation des risques » constitue le risque le plus important. 

    La guerre commerciale menée par les États-Unis contre la Chine prouve que le recours abusif à la notion de sécurité revient à s’autoconsoler, à se voiler la face, à se limiter et à rechercher des problèmes là où il n’y en a pas. En fin de compte, cela limitera ses propres avancées technologiques et nuira au pouvoir d’achat de sa propre population. Dans les faits, atténuer les risques signifie atténuer la coopération et atténuer les opportunités. En entraînant leurs alliés pour contenir le développement de la Chine, les États-Unis ne leur apporteront rien de bon. Cela permettra seulement de sacrifier les intérêts de leurs alliés pour maintenir leur position hégémonique. 

    L’UE promeut actuellement la « réindustrialisation » basée sur l’innovation verte. La France sera le pays invité d’honneur à la Foire internationale du commerce des services de Chine 2024 et à la 7e Exposition internationale d’importation de la Chine. Il existe un énorme espace de coopération entre la Chine et la France ainsi qu’entre la Chine et l’UE en matière de transition verte et numérique. Les deux parties ont la capacité et la responsabilité de gérer correctement les différends économiques et commerciaux par le dialogue et la consultation, de répondre aux préoccupations légitimes de chacune, d’explorer de nouveaux pôles de croissance pour leur développement respectif par la coopération, et de promouvoir conjointement une mondialisation économique inclusive.

    (Version éditée de l’interview de Lu Shaye donnée à International Finance News)